Démarche artistique de Marc Raynaud

Originaire du Dauphiné et des Landes, Marc a plongé son regard dans de nombreux pays sans jamais cesser de dessiner.

Favorisant la découverte et le dialogue entre les cultures et les générations, il joue avec les différences et les contrastes.

Grâce aux Ateliers des Beaux-arts de la Mairie de Paris, en particulier avec Florence Greco son professeur, il se consacre au collage, depuis une dizaine d’années, et développe un style et une technique très personnels.

Dans un monde submergé par la photo et l’instantanéité, il trouve dans cette voie plus lente l’occasion de contempler et d’admirer ce qui l’entoure et de rendre grâce à la création.
Avec ses ateliers installés en face de Capri et au bord de l’Adour, Marc a récemment réalisé une quinzaine de carnets de voyage de l’Afrique à l’Asie et de Biarritz au golfe de Naples, avec des textes en harmonie avec ses images.
 

Marc Raynaud

Notes de l’artiste sur son travail

Quand on aime son travail, ce n’est plus un travail.
Je trouve toujours ça dur, sauf quand c’est fini.
Et c’est difficile de dire quand une œuvre est finie.
Avec cela, sans le dur, la vie ne serait pas si plaisante.

Faut-il s’arrêter ou encore peaufiner, au risque d’alourdir l’œuvre et de la trop charger.
Bien finir reste un défi pour la vie !

A la frontière de l’abstrait et du figuratif, j’adore les contrastes et les camaïeux de couleurs douces. Ma vie et mon expérience professionnelle, dans de nombreuses cultures, m’ont donné le goût des différences. J’ai découvert l’intérêt et la manière de les repérer puis de les combiner.

Bien sûr, j’adore la lumière de l’Adour et celle du sud de l’Italie, mais j’apprécie l’ombre aussi. Dans la grotte retiré du monde. Travailler dans un paysage paisible aussi bien que dans un café bruyant m’enchante. Scruter recroquevillé, au fond de la caverne, les ombres qui dansent sur les parois ou bien découper - coller, au soleil sur la terrasse d’un bar mondain, en espérant qu’une jolie créature vienne se pâmer. Tout est si beau pour qui sait regarder, même un morceau de sucre brillant de toutes ses couleurs à la lumière.

Les remarques des passants, des critiques et des admirateurs sont de multiples graines bien précieuses qui font leur chemin, même quand j’entends que mon lion ressemble à un chien.

Au milieu des journaux déchiquetés, je fais mes gommettes le matin comme si je rentrais en maternelle, délicieusement insouciant, l’esprit lavé par la nuit.
La maîtresse est belle, nous sommes tous amoureux d’elle.

Avec délicatesse, je taille dans le supplément Mode du Week-end et des jeunes filles à la peau de pêche. Il m’arrive d’en faire de fines lamelles et de les rhabiller comme avec les anciens découpages pour petites filles. Que vais-je lui mettre aujourd’hui ?

Ma grande amie la sérendipité est là, qui me guide si je m’égare. Avec elle, quand le papier vole et se colle à l’envers ou ailleurs, c’est mieux !

Parfois, au bout d’un certain temps, je crois jouer au Mikado en pêchant un petit bout perdu - recoupé déjà plusieurs fois ! – et encore caché dessous. Le puzzle n’est pas fini. Il faut lui laisser de la lumière. Un puzzle terminé a-t-il encore de l’intérêt ?

J’aime la simplicité de l’exercice et la sobriété du matériel nécessaire, un cutter et de la colle. Je l’utilise jusqu’à la dernière goutte avant de prendre un nouveau pot. Un vieux journal déjà tout tailladé peut durer très longtemps, lui aussi, avant de livrer son dernier confetti.

Si je veux du bleu, en France, mieux vaut chercher dans le quotidien du sport. En Italie, on y trouve plus de vert et en Egypte plus de rouge. Quel merveilleux voyage dans le temps que de dessiner ! Eternelle Evasion.

Peut-être aurais je du devenir bénédictin pour faire des enluminures ?
En tous cas ce travail minutieux, en silence dans la lumière du Sud, favorise la méditation et la prière, avec ce sentiment délicieux d’avoir le temps et la liberté. C’est alors que je rends grâce aux dévoués professeurs des Ateliers des Beaux-Arts de la ville de Paris, Catherine et Florence en particulier, qui m’ont aidé à regarder et mis sur la voie. « Laissez vous conduire par le pinceau » et « N’oubliez pas de représenter ce que vous ne voyez pas », merci pour leurs conseils de folie toujours bien gravés dans ma tête !
Je remercie aussi ce chef de cuisine californien qui m’a appris à utiliser un instrument coupant. Tout un art aussi !

Plutôt que d’arracher une page au calendrier, une vieille tante célibataire plaçait chaque jour, sur son immense table, une pièce de son puzzle aux mille morceaux. L’art aide à vivre, disent ils. Je vous le souhaite. Mon journal m’appelle.

 

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